Dan - Background

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Salut, je m'appelle Daniel Maneshold. Mon père est américain, ma mère est française. Il l'a épousé pour son argent, elle l'a épousée pour son titre. Et oui, mon père est baron, même si ça ne change plus grand chose à notre époque. Je suis donc maudit dès ma naissance : des parents riches et célèbres, quelle poisse... Enfin, c'est ce que je me disais à l'époque.

Je suis né à Paris dans le 16eme arrondissement. Je fais des études au lycée Henri IV. Tout le monde est chiant là bas. A part quelques tarés comme moi qui font leur crise d'adolescence de fils à papa, les autres sont des moutons BCBG. La seule compétence à avoir quand on a du fric, c'est savoir l'utiliser. L'environnement où je vis est atroce, je change de décor. Je m'incruste dans l'univers underground de Paris. Il suffit de savoir sortir sa carte de crédit au bon moment et on peut se faire des tas de potes sympas, et les filles sont beaucoup plus proches de toi quand tu sors de ta veste qui coûte plus chère que leur salaire mensuel un pourboire qui ferait pâlir d'envie le maître d'hôtel d'un grand resto de la capitale. Je teste la drogue, c'est dégueulasse. Je teste la violence, c'est sympa mais sans plus. Disons que c'est un moyen de se défouler et de se faire respecter en même temps. Je teste le sexe, ben je crois que je préfère encore les coincées du bahut aux nymphomanes que je ramasse ici. Au final, j'obtiens mon bac de justesse et je n'ai qu'une pensée en tête: fuir l'atmosphère familiale.

Mon père m'envoie aux USA dans une fac de droit en espérant faire de moi un grand avocat. Le même décor. Des gosses de riche tous plus arrogants les uns que les autres. Sauf que cette fois, la moitié des étudiants sont camés, et les autres ont des envies sexuelles peu convenables. J'ai le mérite de celui qui débarque, je suis l'aventurier solitaire qui découvre un monde qu'au fond il connaissait déjà par cœur. Je suis un étudiant moyen. Je garde ma place à la fac uniquement grâce à mon rôle dans la vie sportive universitaire: je fais partie de l'équipe d'escrime de la fac. Et je dois dire que j'assure. En un an je deviens champion universitaire de ma catégorie, l'année suivante champion universitaire inter états toutes catégories. La troisième année, plus aucune équipe ne veut se mesurer à nous. C'est plaisant quand les autres reconnaissent que je suis le meilleur. Les autres mais en particulier Sandra, une magnifique brune qui malheureusement sort avec un extrémiste a deux balles. Pour elle je suis un "bon ami", un "protecteur". C'est vrai que je n'oublierais jamais la fois où j'ai faillit émasculer un mec un peu trop bourré qui tentait de la peloter lors d'une soirée. Quatrième année. Je commence sérieusement à m'emmerder. Les étudiants sont dans leur monde (pas le même que le mien forcement) et ne m'adresse pratiquement pas la parole. C'est vrai que j'ai des idées particulièrement bien fondées sur le mode de vie des américains et que je suis un tantinet maniaque sur certaines choses. Remarque, je fais peut être peur, surtout depuis que j'ai obtenu un permis de port d'arme pour mon épée, celle que j'ai gagnée au poker chez un antiquaire, comme quoi aux states tu peux vraiment tout avoir à partir du moment où t'as du fric.

Un soir je rencontre Sandra et son facho de petit ami dans un bar. Le mec s'en prend à la serveuse, une black, qui justement était en train de m'apporter mon café. C'en est trop. Je me lève et je le cogne. Je sens bien qu'il a trop bu mais je le provoque un peu. Il casse une bouteille sur une table et brandit le tesson vers moi, je sors mon épée, c'est pas très malin je sais mais je vais quand même pas me laisser emmerder par un sale petit raciste. Il tente de me frapper avec son tesson, j'esquive et il tombe par terre. Le mec titube, il a vraiment trop bu. En se relevant, il sort un flingue de sa veste et tire dans ma direction. Je plonge derrière le comptoir. Il fait le tour et pointe son arme vers moi. Je n'ai pas eu le choix, c'était lui ou moi... Après tout est flou dans mes souvenirs, le sang sur ma lame, les flics, Sandra qui me traite de monstre, et le chèque de papa qui arrange tout bien sûr. Remarque, c'était de la légitime défense quand on y réfléchit bien.

J'ai quitté la fac après l'incident. Je suis à Londres chez un mec nommé John Wallen qui m'entraîne pour les jeux olympiques. J'essaye d'autres armes. Le lancer de couteau c'est cool aussi. Je m'entraîne à fond, je vise la médaille d'or et les jeux sont dans un mois. Malheureusement, deux jours avant le départ, John m'annonce qu'il n'a pas pu régler mon problème de nationalité, et oui je suis français et je me bats pour l'Angleterre. En plus, ce pourrit m'annonce qu'il a des dettes de jeu et qu'il m'a inscrit a un combat d'animation pour une fête chez un riche politicien pour rembourser ses frais. J'accepte de l'aider en paiement de tout ce qu'il a fait pour moi mais je ne vois pas comment une animation pourrait rembourser tout l'argent qu'il doit. J'ai compris pourquoi c'était si cher payé en arrivant là bas, ce n'est pas une simple fête, c'est carrément une messe noire, avec un combat à mort... Bon ben tant qu'a être dans la merde, autant prendre son pied. C'est probablement le meilleur combat que je fais de toute ma vie, le premier où je ne retiens pas mes coups. Le combat fini, je pars à la recherche de ce fumier de Wallen qui m'a encore trompé en empochant le fric du combat. Je laisse mon adversaire gravement blessé. On m'a dit plus tard qu'il avait succombé à une blessure à la tête. C'est bizarre, c'est son estomac que j'ai transpercé, enfin bon. Je retrouve Wallen. Il tente de m'acheter avec l'argent que j'ai gagné. Il me dégoûte, il y a une règle d'or à respecter quand on traite avec moi : ne jamais me prendre pour un pigeon. Ma deuxième victime. C'est plus facile la seconde fois, sauf que là ce n'est pas de la légitime défense, c'est de la vengeance.

Ca y est, j'ai ma médaille ! Je suis champion olympique d'escrime ! Pour une fois mon père est content de moi, il m'offre même une épée, la plus belle arme que j'ai jamais possédée. Je l'ai toujours. Pendant les jeux j'ai rencontré un type, Carl Sereston, bizarre mais sympa. Il a été impressionné par mon agilité et il veux me prendre dans son équipe, la black team comme ils l'appellent, une bande de mecs spécialistes qui n'on rien d'autre a faire que d'utiliser leur talents dans des braquages et autres missions dans le genre. Au début ce n’est pas évident entre nous, mais au bout de quelques temps je me rends compte que ces types sont comme moi même si on a tous nos particularités. Je crois que je me suis enfin trouvé des amis qui valent le coup que je prenne des risques pour eux, et inversement. On reste ensemble pendant deux ans. On voyage a travers le monde, on joue aux aventuriers, tantôt du côté des gentils, tantôt du côté des méchants, mais toujours de notre côté. Un jour, on nous demande de faire sauter un immeuble abritant une bande de terroristes. On accepte car on est toujours partant pour botter le cul des sales types. Le souci c'est que c'était pas des terroristes, c'était des gens normaux qui bossaient pour une société qui avançait trop vite au goût de la concurrence. Quand on a su ça aux infos le lendemain ça nous a fait un choc, les sales types c'étaient nous maintenant. Le même jour on apprend que Carl savait pour l'attentat et qu'il nous avait rien dit. A cause de lui on était devenu des meurtriers. Les autres ont décidés de partir, moi j'ai tué Carl. Toujours cette fichue règle d'or, j'y peux rien.

L'équipe se sépare. Mais même mort, Carl continue à nous pourrir la vie, cet enfoiré a semé des indices partout, alors forcement les flics finissent par nous tomber dessus les uns après les autres. Je me fais choper à Singapour six mois après l'attentat. On aurait préféré se retrouver ailleurs que dans un tribunal mais comme on ne s’est pas vu depuis longtemps on est content quand même. Cette fois, papa n'est plus là pour nous payer le meilleur avocat alors on en prend tous pour vingt ans.
Avant mon transfert, un homme louche vient me voir, Jack Lengine, il dit qu'il bosse pour la CIA. Il organise ma disparition si j'accepte de bosser pour lui, enfin pour la CIA... ou peut être pour lui, de toute façon j'accepte, je ne vais pas passer vingt ans en cabane. Je m'entraîne pendant un an, j'apprends le combat rapproché, à me servir d'un flingue, à jouer le rôle d'un autre, et tout plein d'autres trucs d'espion. Mais mon vrai job, c'est éliminer des gens sur commande. J'obéis, de toute façon c'est ça ou aller en taule. Et puis la plupart sont des politiciens véreux ou des extrémistes. Je me fais quelques alliés et quelques contacts. Un jour, lors d'une mission, Lengine est abattu par l'homme que j'étais sensé tuer. Oups, c'est une grosse faute professionnelle ça, mais je m'en fous puisque je n'ai aucune existence légale. Les seules infos me concernant sont dans le bureau de mon ex-patron adoré. Pour une fois, j'utilise des explosifs, et hop ! Envolées les belles preuves ! Je suis à nouveau libre.

Quand je fais le bilan de ma vie, je me rends compte que tout ce que je sais faire, c'est me battre, cambrioler, escroquer, tuer... C'est ce que me rappelle cet homme en smoking assis devant moi au resto et qui me propose une jolie somme pour liquider son propre frère, qui a fait fortune dans l'industrie du jeu à Las Vegas. En ce moment, le frangin plein aux as inaugure un nouveau casino près de Paris. Tiens, Paris, ça fait longtemps que j'ai pas mis les pieds dans ma ville natale. Avec la black team, on avait une table réservée dans la plupart des boites branchées de la ville, ça fait un paquet de vieux potes à visiter, mais bon, pas le temps. Première nuit de reconnaissance, je repère un mec qui me file depuis quelques minutes, je tente de le semer mais il ne décroche pas. Ce n’est pas possible. Je le traîne dans toute la ville depuis trente minutes et je n’arrive toujours pas à m'en débarrasser. Je l'attends au coin d'une ruelle, mon épée sortie. J'en connais un qui va s'en prendre plein la gueule pour pas un rond.

Je n'entends plus ses pas, alors je jette un coup d'œil dans la ruelle. Je n'ai rien vu venir, je me prends la plus belle droite de ma vie dans la face et je tombe dans les pommes...

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